D’après des sources hospitalières, 18 personnes seraient mortes en Éthiopie après des affrontements qui ont opposé, entre jeudi et lundi, des soldats à des manifestants sidama.
Tout commence jeudi 18 juillet lorsque les Sidama de la ville d’Awassa décident de descendre dans la rue, bien déterminés à faire entendre leur revendication. Rapidement, la protestation se mue en affrontements avec des soldats.
D’après une source hospitalière citée par l’AFP, quatre personnes sont tuées par balle. Les forces de sécurité parviennent finalement à reprendre le contrôle d’Awassa, mais les violences se poursuivent et s’étendent à d’autres villes les jours suivants. Des morts et des blessés sont notamment signalés à Woreta Rassa et à Yirgalem, ce qui a alourdi le bilan des premiers jours.
Des revendications anciennes
Cela fait des années que les Sidama tentent de quitter la Région des nations, des nationalités et des peuples du Sud. Avec cet objectif en tête : former une province indépendante, autonome, au sein de la fédération éthiopienne.
L’an dernier, les responsables de la région Sud ont d’ailleurs déposé une demande de référendum. Il devrait être organisé dans les cinq mois à venir. Un délai accepté par le Mouvement de libération sidama, fer de lance de la revendication d’une nouvelle région.
La crainte d’un précédent
Le problème, c’est que pour certains militants, cinq mois c’est bien trop long. Et c’est la raison pour laquelle certains d’entre eux se sont mis à jeter des pierres sur les forces de l’ordre et à brûler des pneus.
Les autorités éthiopiennes s’inquiètent désormais non seulement d’une flambée de violences avec les forces de sécurité, mais aussi avec d’autres groupes ethniques car si les Sidama sont majoritaires dans le Sud, ils ne sont seuls. Une dizaine de communautés de la région ont, elles aussi, demandé leur autonomie.
La création d’une région Sidama pourrait donc potentiellement ouvrir la voie à d’autres mouvements de contestation.
RFI