Plus de trois semaines après l’incendie au dépôt principal des hydrocarbures de Guinée dans la capitale Conakry, l’approvisionnement des populations en produits pétroliers demeure un véritable problème. Sur l’ensemble du territoire, une crise sans précédent rythme le quotidien des détenteurs d’engins roulants. Partout dans les stations-services, des files interminables sont formées nuit et jour. À Kindia dans la première région militaire, populations civile et militaire se retrouvent chaque jour dans ces stations. Une cohabitation pas des plus chaleureuses. Car, des tensions naissent pour la plupart du temps entre les deux entités. Les militaires usant de leur statut foulent aux pieds certains principes organisationnels comme l’ordre d’arrivée.
Des comportements qui provoquent la colère des citoyens et donnent lieu à des scènes de contestations. Des troubles qui amènent souvent les gérants de ces stations à fermer, peu importe l’heure. Les nombreux civiles, accusent d’ailleurs ces hommes en uniforme d’être à la base du trafic de carburant sur le marché noir dans la Préfecture de Kindia.
Ces derniers temps, presque la totalité des stations de Kindia est restée fermée. Comme une prise de conscience, un nouvel dispositif de réglementation a été mis en place dans l’une des stations les plus opérationnelles. Plusieurs nouvelles recrues du centre d’instruction du camp Kémé Bouréma ont été mises à contribution à cet effet. Une organisation que les citoyens ont salué même si celle-ci n’a pas évité des échauffourées.
Cette tension entre civiles et hommes en uniforme risque de durer. Car, l’approvisionnement en carburant reste un véritable calvaire dans les stations-services de la ville.
Aboubacar Wayé TOURÉ depuis Kindia pour maguineeinfos.org