Le procès intenté par l’Union des forces démocratiques de Guinée contre l’ancien ministre de sécurité, Madifing Diané, sous Lansana Conté s’est poursuivi ce jeudi 16 mai 2024, au tribunal de première instance de Mafanco. Après plusieurs audiences, le débat sur le fond du dossier n’a toujours pas commencé.
A l’audience ce jeudi, les échanges ont tourné autour des exceptions soulevées par la défense depuis l’audience précédente.
<< Nous avons dans cette affaire, soulevé des exceptions. Il revenait à la partie adverse de répondre à ces exceptions que nous avons soulevées depuis plus d’un mois. C’est aujourd’hui que la partie adverse a répondu à ces exceptions. Donc le tribunal a renvoyé cette affaire à une date ultérieure, le temps de se prononcer sur les exceptions qui ont été soulevées avant de continuer les débats. Donc à ce stade les débats au fond n’ont pas encore commencé. Le tribunal et le ministère public doivent se pencher sur les exceptions qui ont été soulevées et sur les réponses apportées à ces exceptions par la partie adverse >>, explique Me Sékou Ké Touré.
À l’ouverture de l’audience, le conseil du prévenu a demandé au tribunal de faire appliquer l’article 459 du code de procédure pénale et que le représentant de l’UFDG dans affaire soit présent dans la salle d’audience. Mais pour la partie civile, les exceptions soulevées par la défense est une manière de fuir le débat.
<< Aujourd’hui, les débats ont tourné autour des prétendues exceptions et la question préjudicielle qu’ils ont soulevée. Ces questions c’est de la dérobade, c’est juste une façon de fuir les débats. C’est un moyen par lequel un prévenu de mauvaise foi peut passer pour éviter d’être jugé sur le fond. Les faits que nous poursuivons sont très clairs, il est question de diffamation, de dénonciation calomnieuse et de discrimination. Ces faits relèvent de la compétence du tribunal correctionnel. Nous avons demandé que la question préjudicielle parce que nous ne sommes pas devant un juge constitutionnel soit rejeté. Nous avons aussi demandé que la prescription demandée soit rejetée, parce que la prescription dont on parle, on dit que les faits remontent de 2010 et c’est en 2024 que la plainte est faite. Mais tenez vous bien, c’est le 15 janvier 2024, sur une radio de la place notamment Espace, qu’il a tenu les propos. Ce qui fait que le point de départ de la prescription est le 15 janvier 2024. L’UFDG a bien le droit, l’intérêt et la capacité de venir en justice pour se défendre. C’est quand-même un dossier historique. Il faudrait bien que le prévenu nous explique comment l’UFDG a disposé d’une machine ? Comment il a fraudé les élections ? Comment il a dispersé les cartes d’électeurs? Nous pensons que ces affirmations sont gratuites et sans fondement. Ce sont des contre-vérités qui ternissent l’image de ce grand parti qui s’est battu depuis plusieurs années pour l’ancrage de la démocratie dans notre pays >> », dénonce la partie civile.
Après avoir écouté les différentes parties, la juge a renvoyé le dossier au 30 mai prochain pour les répliques sur les exceptions soulevées.
Ibrahima Mariame Kamara