Plusieurs coalitions et partis politiques ont échangé ce vendredi avec une mission des Nations Unis qui séjourne en Guinée. Le principal sujet était sur la conduite de la transition et le climat qui règne entre le pouvoir et le reste de la classe politique.
Au cours des échanges, les acteurs politiques n’ont pas caché leurs maux qu’ils subissent face à la junte militaire au pouvoir. La coalition dirigée par Cellou Dalein Diallo a saisi l’opportunité pour évoquer les principaux problèmes qu’elle.
« Nous avons pointé du doigt les difficultés auxquelles les formations politiques sont confrontées. Nous avons dit à la délégation qu’il faut qu’il y ait un certain climat de paix et de confiance, surtout qu’on puisse intervenir. Nous savons tous qu’on ne peut pas résoudre les problèmes sans qu’il n’y ait un cadre de dialogue réel. Il faut que ce soit un dialogue franc. Il ne faut pas que ce soit un dialogue seulement pour des gens qui s’accommodent entre eux. Parmi les problèmes, il y a le point électoral, le problème de la constitution dont on parle. Parce qu’il y a une charte qui régit le fonctionnement de la transition, pas forcément la constitution, parce qu’elle n’a même pas commencé. Il y a un avant-projet, mais il y a des questions sur des intangibilités qui auraient dû être reconduites dans l’avant-projet, mais qui n’y figurent pas. C’est comme si on voulait laisser à la junte la responsabilité entière d’organiser les élections en sa faveur. C’est ce que nous avons exposé clairement », a rapporté Dr Édouard Zoutomou Kpogomou.
« Les Nations Unies ont simplement mentionné qu’elles ont pris de bonnes notes, parce que ce que nous avons fait, ce n’est pas seulement des déclarations orales, nous avons fait un mémorandum. Nous leur avons aussi dit que la date du retour à l’ordre constitutionnel a été effectivement suggérée, elle a été adoptée et mise sur pied par la seule volonté du CNRD et de la CEDEAO. Il faut mettre fin à toute cette crise qui n’est pas venue comme ça subitement. C’est une crise multidimensionnelle, nous avons mentionné tout. Nous avons mentionné le fait qu’il y a des leaders qui ne sont pas en sécurité. Aujourd’hui, comme vous le savez, tout ceci a commencé par le musellement de la presse. On a retiré des licences à des médias. Nous avons mentionné tout cela.
Aujourd’hui, il y a des leaders qui n’osent pas sortir, qui n’osent même pas rentrer, des leaders qui sont en exil. Nous avons dénoncé tout cela. On ne peut pas parler de dialogue tant qu’il n’y a pas de confiance mutuelle.
Le cas des responsables du FNDC a été mentionné aussi. Parce que nous avons parlé des cas de disparition. Et nous avons même pointé du doigt sur le fait qu’au niveau des autorités, on est en train de dire que les adultes ont le droit de disparaître. C’est en Guinée seulement qu’on pense que les adultes ont le droit de disparaître. Et si les gens ne disent rien sur ces cas de disparition, ça veut dire qu’on est en train d’encourager ce phénomène », a éclairé le vice-président de l’ANAD.