Officiellement, le montant fixé pour l’APEAE (Association des Parents et Amis de l’École) par le ministère de l’Enseignement pré-universitaire est de 10 000 FG. Cependant, à Mandiana, cette recommandation du MEPUA ne semblerait pas être respectée par les autorités éducatives, selon des informations relayées par les médias locaux. Ces derniers rapportent que le montant de l’APEAE aurait été fixé à 250 000 FG par élève. Une allégation démentie fermement par la Direction préfectorale de l’éducation (DPE) de la préfecture.

Mory Condé, directeur préfectoral de l’éducation de Mandiana, visiblement très remonté, a pris la parole pour réfuter ces accusations. Il n’a pas hésité à qualifier d’arnaqueurs les auteurs de ces informations qu’il considère infondées.

« J’avais déjà envoyé une note de service précisant que le montant officiel de l’APEAE est fixé à 10 000 FG par le département. J’ai distribué cette note à tous les chefs d’établissements de la préfecture, y compris à l’école concernée. Mais ces soi-disant journalistes sont, à mon avis, des arnaqueurs. Ils avaient publié une première information sans même passer par moi. Je les ai convoqués chez le préfet, et on leur a demandé de retirer leur publication. Ils ont refusé, prétextant qu’ils ne pouvaient plus la supprimer. Ensuite, ils ont exigé une nouvelle interview en échange de 2 500 000 FG. Pour restaurer mon image, j’ai accepté et négocié jusqu’à 1 500 000 FG. C’est ainsi qu’ils m’ont accordé cette interview».

 

Toutefois, le DPE de Mandiana a reconnu que les 250 000 FG mentionnés concernent uniquement les élèves admis au BEPC dans l’enseignement franco-arabe. Il précise que cette décision émane exclusivement des parents d’élèves concernés.

« Le cas spécifique concerne le collège franco-arabe de Mandiana. L’année dernière, ce collège a enregistré un taux de réussite remarquable. Cependant, il n’existe pas de lycée franco-arabe à Mandiana, et ces établissements sont rares dans les autres préfectures. Les élèves admis au BEPC ont été contraints de se faire transférer à Kankan ou N’Zérékoré. Ceux qui n’ont pas trouvé de tuteur dans ces villes se sont retrouvés sans solution. Pour éviter l’abandon scolaire, les parents ont tenu une réunion au cours de laquelle ils ont décidé de cotiser 250 000 FG par enfant afin de construire une salle de classe et d’embaucher trois enseignants contractuels».

 

Le DPE accuse également certains journalistes de recourir à des méthodes douteuses pour obtenir de l’argent, notamment en s’attaquant systématiquement aux écoles de la préfecture.

« Cette fois-ci, comme ils se retrouvent coincés, ils cherchent encore à obtenir de l’argent. Ils se rendent dans les écoles pour interroger les élèves sur le montant de l’APEAE sans consulter ni le DPE, ni les responsables des établissements, ni les dirigeants de l’APEAE. Ils ont ensuite publié que l’APEAE est fixé à 250 000 FG à Mandiana. Face à cela, nous avons convoqué tout le monde : le préfet, le procureur de la République, le commandant de la gendarmerie, le commissaire, le colonel du camp, les responsables d’écoles, les présidents de l’APEAE et les doyens. Nous avons rappelé aux journalistes l’importance de vérifier les informations avant leur diffusion et de consulter systématiquement les directions pour des recoupements fiables. Ils se sont excusés».

Malgré ces précisions du directeur préfectoral de l’éducation de Mandiana, un des journalistes ayant relayé cette information joint au téléphone, a précisé que le DPE cherche à sauver sa tête.

El hadj Mohamed Sangaré.