Dans une déclaration rendue publique ce mardi 20 août 2019, l’Union des Radiodiffusions et Télévisions Libres de Guinée URTELGUI, pense que  la mise sous contrôle judiciaire du journaliste et fondateur de la Radio Lynx Fm, est un acharnement  en ce 21 ème siècle et de surcroît,  contre une entité aussi importante que la presse. Selon les membres du bureau exécutif, c’est aussi une offense contre toutes valeurs médiatiques et qui constitue un véritable recul pour la démocratie d’une nation.

À en croire Sanoun Kerfala Cissé, le Président de l’URTELGUI,  c’est avec beaucoup d’interrogations et de frustration que le bureau exécutif a appris, dans la matinée du lundi, 19 août 2019, le placement sous contrôle judiciaire du journaliste et fondateur de la radio Lynx fm, en la personne de M. Diallo. Mais aussi, la convocation pour le lundi prochain de Abou Bakr, directeur général de la radio du même nom.

« Il convient de rappeler d’emblée que depuis un certain temps, beaucoup de journalistes font l’objet d’arrestations arbitraires sur fond de menaces des commis de l’Etat, pour la plupart des cas. Et ce, sans aucun respect de leur droit et en totale violation flagrante de la loi L002/22/ 06/2010, qui encadre la presse guinéenne et l’exercice du métier de journaliste dans notre pays» a fait remarquer ce responsable de médias.

Depuis certains temps en Guinée, les journalistes issus de différents médias publics comme privés ne cessent d’être victimes de ces cas. C’est pourquoi le bureau exécutif de l’Union des Radiodiffusions et Télévisions de Guinée URTELGUI, considère que tous ces événements ne permettent pas à une presse privée responsable de s’épanouir et de faire dignement son travail pour le bénéfice exclusif des populations.

« Un tel acharnement au 21ème siècle de surcroît, contre une entité aussi importante que la presse, est une offense contre toutes nos valeurs et un véritable recul pour notre démocratie. Il faut que ça cesse», a lancé M. Cissé, avant d’ajouter que le bureau exécutif de l’Urtelgui prend très au sérieux cette situation et appelle tous les médias audiovisuels à resserrer les rangs pour soutenir fortement tous ces journalistes et médias ayant des démêlés avec la justice, afin d’exiger le respect strict de la loi et de la procédure en la matière.

Par ailleurs, ce bureau exécutif, avec l’approbation sans condition de tous ses membres, a décidé de soutenir totalement et entièrement la radio Lynx fm et les deux confrères mis en cause. C’est pourquoi il en appelle, en outre, à une mobilisation unanime de taille pour exiger le respect strict des droits de la presse en toutes procédures et matière. Aussi et surtout, rappelle à la Haute Autorité de la Communication, l’opportunité de se saisir de tous ces cas d’interpellation sans base légale, avec toutes les irrégularités constatées dans les procédures enclenchées contre les journalistes, pour rappeler aux commis de l’Etat, leur devoir et surtout leur limite dans les cas d’espèce.

« Il convient d’ailleurs de citer expressément la loi L003/22/06/2010, qui en donne le plein droit à la HAC, à travers son rôle de régulation et de protection de la presse. Il convient également de mentionner que l’on n’a plus besoin de trimbaler un journaliste entre les postes de gendarmerie, la Direction de la police judiciaire et les tribunaux, car, la loi est très claire en la matière. En cas de commission de délit par le journaliste et par voie de presse, la citation directe à comparaître devant un juge reste et demeure l’unique voie empruntable. Nul besoin donc de dire, qu’en matière de droit, la spécificité prime sur la généralité. Et, la loi organique L002/22/06/2010 est la plus spécifique à ce jour, régissant la pratique du métier de journaliste en particulier et la presse en général. Qu’on respecte les lois de la république. C’est aussi simple que cela».

Au terme de leur déclaration, le bureau exécutif de l’Urtelgui a officiellement attiré l’attention de l’opinion nationale et internationale sur ce qu’il qualifie d’exactions perpétrées contre les journalistes dans l’exercice de leur métier en Guinée. Le bureau a tout de même invité les autres associations de presse à une action commune et concertée, en vue d’opposer leur refus catégorique à tout musellement de la presse, par quelque entité que ce soit, car, selon les membres, la presse ne peut pas se taire.

Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com