Le 20 février dernier, l’ancien premier ministre a été reconnu coupable de détournement de deniers publics, puis condamné à 5 ans de prison et au paiement d’une amende de 2 milliards GNF. Quelques jours avant cette condamnation, ses avocats étaient face à la presse ce vendredi 07 mars 2025.
Dénonçant une violation de la loi, les conseils de Ibrahima Kassory Fofana ont regretté le manque de professionnalisme des juges de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières.
« La condamnation prononcée est fallacieuse et ridicule, elle est erronée, elle ne se justifie par rien du tout. La décision a été rendue en violation flagrante d’une règle universelle de droit qui interdit à un magistrat de connaître la même affaire plus d’une fois. C’est-à-dire qu’un juge ne peut pas juger et réjuger. Dans le cas d’espèce, le président Soumah qui a prononcé cette condamnation avait siégé lors de l’audience du 13 décembre, l’audience qui avait autorisé l’évacuation de M. Ibrahim Kassory Fofana vers un centre spécialisé. Que le même juge revienne pour se dédier et rentrer en condamnation contre la même personne, il va s’en dire qu’il viole là, une règle universelle parce que dans tous les pays du monde, il est reconnu et admis que le même magistrat ne peut pas statuer deux fois sur la même question qui lui est soumise. Ceci étant, vous allez constater que la décision qui a été rendue repose essentiellement sur ce qu’il a appelé le constat de refus de M. Ibrahim Kassory Fofana en disant que la non-comparution de M. Ibrahima Kassory Fofana à la barre pour les débats contradictoires permettant d’asseoir une conviction de la Cour sur l’utilisation réelle de la somme de 15 milliards de francs de la MAMRI démontre sa mauvaise foi et le rend coupable des faits de détournement dudit délit », déplore Me Dinah Sampil.
« Voyez combien de fois par cette formulation, la décision est légère. Elle est légère en ce sens que chacun sait que M. Ibrahima Kassory Fofana n’est pas allé à la clinique pasteur de lui-même. C’est suite à une crise qu’il a piquée au niveau de la maison centrale de Conakry et qui a nécessité son évacuation. Les diagnostics posés à ce niveau ont révélé qu’il souffre d’un mal dont le traitement ne peut pas être administré en République de Guinée faute de spécialistes et d’équipements adéquats à cet effet », a-t-il insisté lors de la conférence de presse.
Ibrahima Kamara