À Kankan, la tension monte autour du recensement administratif. Les jeunes de la commission des agents recenseurs, mobilisés depuis plusieurs jours sur le terrain, tirent la sonnette d’alarme : faute de rémunération, ils menacent d’interrompre leur mission dès le 10 mai. Leur seul gain jusqu’ici ? 150.000 FG reçus lors de la formation.

Ousmane Diakité, leur porte-parole, dénonce l’indifférence des autorités :

«Notre travail consiste ici au remplissage des fiches, contrôle des extraits avant de diriger les personnes qui sont venues de faire recenser pour les faire enrôler. Nous parlons au nom de l’ensemble des membres de la commission des agents recenseurs de Kankan pour leur dire que depuis que nous avons commencé de travailler, nous n’avons reçu que 150.000 fg le jour de la formation et ça aussi c’était le per diem de la formation qu’on a reçu à la commune. Depuis lors jusqu’à date nous ne connaissons ni salaire et rien », a-t-il dit

Face à ce mutisme, la colère gronde : « À chaque fois qu’on demande, on nous dit d’attendre. Maintenant nous avons décidés, l’ensemble des membres de CAR de Kankan, d’ici le 10 Mai si rien n’est fait, nous comptons arrêter les activités. Nous avons un message à l’endroit du Président de la République qui a décidé de faire de recensement. Aujourd’hui, les activités que nous menons sur le terrain ne sont pas faciles, nous faisons tout ça pour aider le président de la république, mais on ne peut pas continuer dans ça sans connaître le salaire parce que depuis lors, on nous a demandé de venir sur le terrain, qu’une fois sur le terrain, qu’ils viendraient régler notre situation, mais jusqu’à date rien est fait et ça nous reste 20 jours. Après la formation au niveau de la commune, personne ne s’est chargé de dire que c’est notre responsable. Nous n’avons pas rencontré le coordinateur régional du RAVEC et nous ne lui avons pas adressé de lettre. Pour nous, comme nous avons été appelés par la commune parce qu’ils ont dit au chef de quartier d’envoyer 4 membres et c’est ce qui fut fait, depuis lors après la formation rien », explique t-il.

Le message est clair : sans avancée rapide, le recensement pourrait être paralysé à Kankan, aggravant encore la crise autour du RAVEC.

El Hadj Mohamed Sangaré