La Guinée est un pays qui a pleins de richesses touristiques. Donghol Touma, une partie de la Guinée, est une sous-préfecture de Pita. Cette autre localité possède des sites touristiques valorisants et très riches dans l’histoire  du pays. Il faut mentionner sur cette liste, la case de l’explorateur français d’alors, ‘’Olivier de Sanderval’’ situé à quelques mètres du centre. Un lieu qui ne cesse d’enchanter les habitants et plusieurs visiteurs depuis son départ, précisément à l’époque coloniale et  jusqu’à nos jours.

Né à Lyon d’une grande famille le 10 juillet 1840 et installée à Marseille, Olivier de Sanderval s’est passionné des voyages depuis son enfance pour les récits.  Il étudia à l’École Saint-Thomas d’Aquin-Veritas entre 1847 et 1853. Sorti en 1864 de l’École centrale des arts et manufactures (actuelle Centrale Paris).

Après avoir fait une carrière dans l’industrie chimique, il laisse sa femme et ses enfants pour monter une expédition de plusieurs dizaines d’hommes et partir à la découverte du pays des Peuls. Il fut l’un des premiers Européens à se rendre à la cour de l’Almamy du royaume théocratique peul du Fouta-Djalon à l’époque, c’est-à-dire lors de la période coloniale. Une visite durant laquelle il s’est installé à Donghol Touma d’où les habitants de cette sous-préfecture gardent en mémoire son lieu de résidence à travers sa case au sommet d’une montagne.

« Ce lieu représente une chose très importante pour nous parce que le premier à jeter les bases de la colonisation a séjourné ici pendant sept ans. Cela nous reste vraiment dans la mémoire », a reconnu  Ibrahima Bah, enseignant d’histoire.

Choisissant de rester dans cette sous-préfecture de par la beauté de son climat et de son hospitalité, cet explorateur et écrivain français avait une stratégie de s’approvisionner en eau potable pour ses besoins personnels. Une pratique mystique selon certains habitants via le récit d’un historien. « Pour l’approvisionnement en eau, il avait coupé des bambous qu’il a mis au bas de la colline, qu’il a aussi jonctionné  jusqu’à cette case et l’eau arrivait à domicile par gravitation. Donc il était là au XIXème siècle précisément dans les années 1880 », a rappelé M. Bah.

Entre 1880 et 1919, il effectuera cinq séjours au Fouta-Djalon, décrivant dans ses carnets de voyages la splendeur de la civilisation Peulh, carnets qui seront repris dans certains journaux français de l’époque. Avec sa devise « les connaître plutôt que les combattre » et à l’opposé de la colonisation qui suivra (et qui cherchera en partie à le faire passer pour un « illuminé »), Olivier de Sanderval ouvrira un dialogue d’égal à égal avec l’élite Peulh qui lui confèrera le titre de « ROI », lui donnant l’autorisation de battre monnaie à son effigie et lui cédant des terres sur le plateau de Kahel qu’il va alors essayer de mettre en valeur durant son séjour au Fouta.

Olivier de Sanderval connu pour sa curiosité d’explorer encore le monde des peulhs, il se servait d’une marmite dans sa case pour se satisfaire via certains de ses besoins. Une marmite avec trois pieds qui, jusqu’à présent reste utilisable dont les natifs de Donghol Touma continuent toujours à conserver il y a plus de 100 ans déjà.

« Cette marmite l’appartenait et l’utilisait pour des fins personnelles. Et plus de 130 ans de cela, elle est toujours en bon état car elle a été très bien conservée. Ceci dit qu’il avait de bonnes relations avec la famille royale de Timbi puisque le chef de Diwal à l’époque Thierno Ibrahima Donghol Bowal habitait tout près d’ici. Du coup quand il a quitté, les affaires qu’il avait ont été confiées à cette famille royale », a précisé cet enseignant d’une cinquantaine d’année.

De l’explorateur à l’écrivain, Olivier de Sanderval est à l’origine de la fondation de Conakry, la capitale guinéenne où sa « CASE » est toujours visible donnant son nom au quartier actuel de Sandervalia, situé dans la commune de Kaloum (centre administratif du pays) d’où se trouve également le Musée National de Sandervalia. Pour ce qui est de la case dans la sous-préfecture de Donghol Touma, elle a été rénovée par l’association des jeunes de Donghol Touma qui a pris l’initiative de reconstruire ce lieu d’habitation dans l’objectif de garder les traces de l’histoire et qui, aujourd’hui constitue un site touristique très visité.

Pour rappel, Olivier de Sanderval est l’auteur de plusieurs œuvres entre autres : De l’Atlantique au Niger par le Fouta-Djallon, carnet de voyage d’Aimé Olivier de Sanderval, 1882 ; Conquête du Fouta-Djallon, d’Aimé Olivier de Sanderval, 1899 et Les Rives du Konkouré, de l’Atlantique au Fouta-Djallon, Paris, Challamel, 1900. Et il a tiré sa révérence le 22 mars 1919 (à 78 ans) à Marseille, France.

Mamadou Adama Barry de retour de Donghol Touma pour maguineeinfos.com