A l’occasion de l’assemblée générale de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, l’accent sur la commémoration des massacres du 28 septembre était au rendez-vous. Une période pendant laquelle le président de cette formation politique a réaffirmé d’être prêt à pardonner les violences dont il a été victime lors des massacres au stade du même nom à Conakry en 2009 où il était avec ses pairs de l’opposition d’alors.

Ce samedi, 28 septembre 2019 fait dix ans de cela, Cellou Dalein Diallo et plus autres leaders politiques ont été violentés au stade du 28 septembre lors d’une mobilisation contre la junte militaire au pouvoir s’opposant à la candidature de l’ex-président Moussa Dadis Camara à la présidentielle de 2010.

Des militaires ont ainsi fait irruption dans le stade pour réprimer cette manifestation civique. Ils ont tué plus de 150 personnes, violées plus de 100 femmes, une dizaine des disparus, des milliers bléssés selon un rapport publié par une commission d’enquête onusienne.
A cette occasion, Cellou Dalein Diallo a rappelé ces évenements tragiques de la Guinée devant ses milittants et sympathisants. Il a ainsi fustigé le retard de la tenue du procès des massacres du septembre 2009.

Selon lui, l’objectif de faire la lumière dans cette affaire n’est pas de venger les morts ou les victimes mais il faut que la justice soit faite. «Nous devons exiger un procès n’ont pas pour que certains aillent en prison mais c’est pour qu’on avance vers la réconciliation. C’est pour que les auteurs admettent ensemble, que c’est des actes inhumains et dégradants qui ont été commis, pour que ça ne se repète pas. Par ce que l’impunité encourage la récidive. Il faut que les Guinéens soient d’accord que c’est des actes réprehensibles», a-t-il affirmé.

Pour le chef de file de l’opposition guinéenne, le retard de la tenue de ce procès est dû à des calculs politiciens du président Alpha Condé. Dénonçant les tuéries lors des manifestations de l’opposition et celles de Zogota en Guinée Forestière tous perpétrées par les agents des forces, Dalein souhaite que justice soit rendue afin que les Guinéens puissent tourner la page et aller vers la réconciliation nationale.
Après une minute de silence à l’endroit des victimes, Cellou Dalein ajoute, « Le 28 septembre 2009, j’étais au stade. Un militaire s’est servi de son arme, il a tiré sur moi. Ils disaient, où est Dalein, où est il? C’est mon garde du corps, Abdoulaye Sylla qui m’a sauvé, il a reçu la balle qui m’était destinée sur son épaule. J’ai été bléssé à la tête, j’ai perdu trois côtes et je saignais » témoigne t-il.

Malgré tout, « je suis prêt à pardonner mais il faut qu’il y ait la justice. J’ai appris que le jeune soldat qui a tiré sur moi a été découpé vivant, je me suis pas réjouis d’une mort si cruelle et extra judiciaire infligée à un compatriote. Il faut que ça s’arrête et que l’on aille vers la réconciliation», a exigé l’ancien premier ministre de Conté.

Il est à préciser même si la date de ce procès reste encore officielle, et que le lieu qui devrait abriter ce procès n’est pas encore prêt, les victimes s’impatientent toujours sans oublier leur indemnisation provisoire.

Mamadou Adama Barry pour maguineinfos.com