Après deux jours d’absence fleuve des élèves dans les écoles, le ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation sort enfin de son silence et impute la responsabilité aux parents d’élèves. Le porte-parole du dit département qui ne cautionne cet abandon de classe par les apprenants trouve ce vendredi, 04 octobre 2019, les véritables causes de ce fiasco au premier et deuxième jour de la rentrée scolaire. C’est un constat partagé.

En Guinée, les premières semaines des rentrées scolaires sont toujours moroses. Manque d’affluence dans les établissements d’enseignement publics et privés. Les apprenants boudent les écoles pour des raisons non justifiées. Une habitude malheureuse selon le porte-parole du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation. Si l’on pense que la réussite de l’élève se prépare dès le premier jour de l’ouverture des classes, cette pensée est toute autre en Guinée. Car souvent, dans ce pays, les premières semaines de cours sont synonymes d’abandons des écoles par les apprenants. Une situation que déplore le Ministère en charge de l’éducation nationale. « C’est effectivement une situation malheureuse, une habitude malheureuse pour les élèves et leurs parents de bouder les premiers jours de l’ouverture », fustige le porte-parole du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Mohamed Ansa Diawara

Mohamed Ansa Diawara, porte-parole du Ministère

C’est devenu plus qu’une tradition pour les élèves guinéens. Ce phénomène peut-il s’expliquer par la reprise des cours au beau milieu de la semaine, ou par la cherté des fournitures scolaires comme estiment certains d’observateurs ? La réponse de Mohamed Ansa Diawara est toute autre. « C’est un argument erroné. Parce que tout le monde sait que les vacances c’est trois mois. Ce n’est pas le jour de la chasse qu’on prépare son chien. Quand on sait qu’à l’ouverture les fournitures vont être Chères, à la fermeture elles sont moins chères. Pourquoi ne pas payer tout et garder? Ce n’est pas le jour J qu’on prépare l’ouverture ça c’est archi faux ».

En tout cas le trois octobre n’était une surprise pour personne. Les enseignants eux, ont favorablement répondu à l’appel. Et si par contre les élèves décident de briller par leur absence, leurs parents sont responsables « Si les parents n’ont pas voulu libérer les enfants, cela n’incombe qu’aux parents. Ça sous-entend là qu’ils n’ont pas tiré de leçons des échecs de l’année dernière », accuse ce responsable du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation. Alors que nous disons souvent que l’échec prépare la réussite. Mais ce constat reste désolant aux yeux de Mohamed Ansa Diawara. Que faut-il faire pour inverser la donne ? « Le seul moyen, c’est la sensibilisation des parents face à leur devoir. C’est sensibiliser les parents face aux résultats en fin d’année. Ce n’est pas en fin d’année qu’on doit mettre ses mains sur sa tête pour crier haro. C’est maintenant qu’on doit préparer la réussite de l’enfant », a t-il tranché.

Mohamed Bah Pour Maguineeinfos.com