Lundi 14 Octobre, risque-t-il d’être le jour le plus long et monstrueux pour le guinéen ? Ça craint fort un lundi noir de tous les dangers et de tous les dégâts.
Entre populisme égrené des uns et obscurantisme d’esprit des autres, on refuse tous de voir la gravité de la réalité qui couvre la République dans un drap de fumée assez noir.
Qui pour conduire un dialogue structuré, franc et égal entre le syndicat du peuple (opposition) et son patronat ( pouvoir) ? Il faut un Moïse, un sauveur pour tirer la République des griffes du mal et de l’incertitude.
On ne peut point avec la terreur grandiloquente sauver la République des imposteurs encore moins défendre l’ordre public avec un obscurantisme d’esprit et fermeté contre des populistes invétérés. C’est alors la théorie de l’anarchie, du chaos et l’affaissement de l’État. À qui va profiter le désordre institutionnel ou le retour au vieux démon ?
Nos discours ont besoin d’élégance et nos démarches, de cohérence et d’intelligence.
La Guinée est dans une véritable tourmente. Le retour à la case de départ, malgré tous les sacrifices humains et matériels consentis pour construire cette démocratie aux reins moins solides, est d’une extrême crainte.
Les discours belliqueux et les tons de fermetés ne construisent pas une République. L’extrémisme politique est la pire imbécilité qui caractérise l’échec de nos élites et traduit le chemin périlleux et déprimant d’un esprit clivant dans une couverture tronquée de républicain. C’est l’usage abusif et malhonnête d’un drap dénommé « combat républicain », alors qu’ils baignent insidieusement dans la défense d’un intérêt personnel. C’est la lutte des intérêts entre deux classes qui détiennent tous les codes permettant de manipuler les masses populaires.
Il est temps d’agir pour préserver des vies humaines. C’est le moment d’ouvrir un dialogue sans conditions pour sauvegarder les fondamentaux de la nation.
Sauver la République d’un lundi ouvrant la voie à toutes les dérives et à toutes les barbaries les plus sauvages de notre existence en tant que peuple et en tant que nation, passe impérativement par l’ouverture d’un cadre de dialogue, franc, responsable, égal et dont les conclusions sont contraignantes pour toutes les parties.
C’est l’ultime moment d’en appeler tous les citoyens épris de paix et de quiétude à la retenue et à l’apaisement. Chaque mot, chaque geste allant dans le sens de la décrispation doit inspirer le comportement de chacun et de tous pour éviter à notre cher et beau pays un naufrage collectif aux conséquences incalculables.
Pour la République, c’est maintenant qu’il faut agir ! Le dialogue est possible et l’entente est impérative. C’est la seule condition pour faire échec à un lundi d’apocalypse et cauchemardesque.
À la place des cannons, mettons-nous à table et regardons-nous en frères. Oui c’est possible, car, l’espoir a toujours démenti le futur.
La Guinée doit vaincre tous les pronostics d’un lundi terrifiant. Sans vainqueur ni vaincu, mais avec le triomphe et le salut de la République !
Par Habib Marouane Camara, Journaliste et Analyste politique.