Célébrée chaque deuxième jeudi du mois d’octobre, la journée internationale de la vue tenue cette fois à Kindia, a été mise à profit par l’association des aveugles et malvoyants de Guinée pour étaler les difficultés dont ses membres sont victimes. Au cours d’une conférence débat organisée au bloc administratif de la préfecture, cette structure n’a pas manqué interpeller la société dans son ensemble pour plus de considérations et d’opportunités vis-à-vis des aveugles et malvoyants de Guinée.
Venus de la capitale Conakry, les membres de l’association des aveugles et malvoyants de Guinée ont, lors de cette conférence, retracer les difficultés dont ils sont victimes. Difficultés liées notamment à la recherche d’emploi ou à l’obtention de stages au sein de l’administration et des sociétés de la place. Tous diplômés, ces aveugles et malvoyants ont du mal à comprendre ce qu’ils qualifient de refus de ces entités professionnelles. Instructeur au centre ‘’SOGUE’’ une école spécialisée dans la formation des personnes à déficience visuelle, Oumar SAM pense que seul le courage et la détermination des victimes de prendre en mains leurs situations, reste la solution. « Hier j’étais saint. Je voyais bien. Je jouais au football. Seulement le regret est de ne pas pouvoir pu poursuivre ma carrière de footballeur. Aujourd’hui je suis marié, j’ai des enfants, je suis fonctionnaire de l’Etat en même temps président de la fédération sportive guinéenne des aveugles et malvoyants.je me déplace seul de Conakry à Faranah chez moi. Parfois, j’appelle juste quelques amis au téléphone pour m’assister. Donc je n’ai rien à envier aux personnes qui voient bien » raconte-t-il. Oumar SAM de lancer un appel aux parents parfois à la base des stigmatisations des enfants handicapés. « Aux parents d’être croyants. Perdre la vue n’est pas la fin du monde. Un non voyant peut être aujourd’hui tout. Il faut les gérer comme les autres enfants en les mettant à l’école ou mettre ces enfants à la disposition de notre association. Ainsi on pourra les aider à apprendre l’écriture braille. Laisser l’enfant dans la mendicité c’est le mettre en prison… ».
Emus par les témoignages relatés au cours de cette conférence, leaders religieux et procureur près du tribunal de première instance de Kindia ont tous pris des engagements pour la sauvegarde des droits des aveugles et malvoyants de Kindia pendant les prêches et devant les tribunaux.
Pour maguineeinfos.com,
Aboubacar Wayé TOURE depuis Kindia