Communément appelé l’enfant de Yéléwenda aux inspirations divines par ses amis artistes, Emmanuel est cet homme culturel à double facette. D’abord ingénieur de son, il est en même temps, producteur, compositeur, arrangeur, chanteur et fabriquant de guitares à l’aide des objets acoustiques. En passant par la fabrication en bambou, il est parvenu après plusieurs années, par avoir ce produit fini (guitare) qu’il tenait à cœur depuis son bas âge.
Du simple jeu d’enfance à travers le bambou, l’homme de taille moyenne a aujourd’hui à son compte, un atelier de fabrication des guitares. Même si pour le moment les matériels qui puissent le permettre de parfaire son métier ne sont pas au complet, cela ne l’empêche de faire le minimum. Né à Yéléwenda en région forestière, le jeune Emmanuel a fréquenté l’école primaire de son village, avant de venir à N’Zérékoré ville, puis à Lola où il passe son brevet.
« Après l’obtention de mon BEC, je suis revenu faire le lycée Félix Monier dans la ville de N’Zérékoré, puis que l’objet mathématique que je voulais n’était pas à Lola. Mais sauf que le périple n’a juste été que pour une courte durée car, j’ai eu un mal de tête à la fin de 11ème année. Ce ces maux de tête qui ne pas permit de poursuivre avec mes études. Et dès la 12ème, j’étais obligé d’abandonné », explique le jeune Emmanuel.
Aujourd’hui, cet ancien mathématicien du lycée s’est illustré dans le monde culturel, pendant qu’il n’a même un seul jour, connu la route de l’Institut Supérieur des Arts de Guinée ISAG, destiné à la formation des hommes de culture notamment les guitaristes. La question donc, comment est née en lui, cette culture?
« Tout a commencé à l’église, même cette fabrication des guitares. Je dirai que je suis un produit fini de l’église. C’est l’église qui m’a fabriqué et je n’ai jamais connu l’école des arts de Dubréka. En plus, je n’ai mis pied dans aucun autre pays étranger dans ce sens. Tout s’est déroulé en forêt là-bas », a confié ce génie dans le monde culturel.
J’avais un amour fou pour la guitare !
Depuis l’église, Emmanuel a toujours attaché du prix à cet outil musical, malgré son jeune âge à l’époque. L’envie de jouer à cet instrument, l’a tout de suite poussé à avoir l’idée de fabriquer à la dimension de ses doigts, une guitare à l’aide d’un bambou en 1996. Le motif dit-il, a été celui de s’habituer ses doigts qui ne le permettaient pas de manipuler la grosse guitare.
« J’avais un amour fou pour la guitare. Avec les encouragements de mes amis, j’ai continué jusqu’à créer ma première guitare en bois en 1998. Elle a été mon instrument préféré parmi tant d’autres. Même quand je partais en voyage, elle était toujours mon premier bagage. Et même lorsque je quittais l’école, je jetais mon sac et je commençais à jouer de la guitare jusqu’à 30 à 45 minutes voir une heure de temps ».
Pour plus de perfection, le jeune a décidé à l’époque, taper à différentes portes ministérielles mais en vain. Du coup, il a été découragé de ce métier de ‘’Lutherie’’, et a tout de suite décidé de fabriquer une seule en 2006, laquelle il a gardé en souvenir, une façon de faire un témoignage à ses enfants. Ce n’est qu’en 2016 dit-il, qu’on lui a parlé d’un Congolais, Révérant Pasteur Frank Timothée NYONGONA, fabricant aussi des guitares et même celles électriques à Télékoro dans Kissidougou.
« Il y a avait à l’époque, un de mes pasteur à Télékoro qui avait expliqué mon cas à son ami Congolais là. Ce même pasteur est venu m’encourager d’aller auprès de ce dernier et qui m’a reçu à bras ouverts. Il m’a aidé à approfondir mes connaissances sans me demander aucun franc », reconnait Emmanuel.
De la fabrication archaïque à l’atelier !
Dès son retour de Télékoro où il a été sanctionné par une attestation, le jeune Ebenézer Kolié a décidé crée un atelier de fabrication des guitares. L’objectif, faire l’exposition de ses produits à Conakry et dans la sous-région, palier aux prix exorbitants des guitares commandées à l’extérieur, voir la Guinée parmi les fabricants de cet instrument mais de qualité.
« Nuit et jour, ce sont mes prières et j’y tiens. C’est pourquoi je me lance le défi. Nous sommes comptés aujourd’hui parmi les pays sous-développés de la planète. Alors pour que ce pays connaisse un développement, il faut des activités liées à la technique ».
Partant des difficultés, cet artiste évoque l’absence de certaines machines telles que les scies électrique, sauteuses et circulaires, les défonceuses, les perceuses électriques, pour pourront le permettre de plus moderniser son métier de Lutherie.
« En plus de ce manque d’appareils électriques préalablement cités, il me faut aussi un atelier digne de nom et un groupe électrogène », sollicite le jeune.
Même si l’aventure reste encore longue, le jeune fabricant doit déjà son succès à certaines personnes. Il rend hommage tout d’abord à son grand frère mais aussi à son pasteur le Congolais, qui lui a appris les bonnes techniques de fabrication de la guitare et également à ses parents dans la généralité.
Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com