La Cour pénale internationale (CPI) a condamné l’ancien chef de guerre congolais Bosco Ntaganda surnommé Terminator à 30 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Il avait été condamné en juillet pour 13 chefs d’accusation incluant viol, esclavage sexuel et massacres sur des civils dans l’est de la RDC.
Bosco Ntaganda s’était rendu à la CPI en 2013 via l’Ambassade des USA à Kigali, la capitale rwandaise.
Il était jugé pour des exactions commises en 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).
Au cours de son procès, débuté en septembre 2015, le bureau du procureur de la CPI avait dressé à l’aide de témoignages un tableau épouvantable des exactions présumées commises sous les ordres de Ntaganda, comme des exécutions à coups de machette et des femmes enceintes éventrées.
Ancien général redouté de l’armée congolaise, M. Ntaganda, 45 ans, a été reconnu coupable de 13 crimes de guerre et de cinq crimes contre l’humanité, pour lesquels il a plaidé non coupable en 2015.
Selon des ONG, plus de 60.000 personnes ont perdu la vie depuis l’éclatement en 1999 de violences sanglantes en Ituri, région instable et riche en minéraux.
Né au Rwanda, où il a fait ses armes avec le Front patriotique rwandais (FPR), M. Ntaganda, issu d’une famille tutsie, avait la réputation d’être un leader charismatique avec un penchant pour les chapeaux de cow-boy et la gastronomie.
Général de l’armée congolaise de 2007 à 2012, il est ensuite devenu l’un des membres fondateurs du groupe rebelle du M23, qui a finalement été vaincu par les forces du gouvernement congolais en 2013.
A la suite de dissensions accompagnées de combats au sein du mouvement, M. Ntaganda est contraint de fuir au Rwanda, et de se réfugier à l’ambassade des États-Unis à Kigali, d’où il demandera son transfert à la CPI, une initiative inédite dans l’histoire de la juridiction.
Bosco Ntaganda est l’un des cinq chefs de guerre congolais à avoir été traduit devant la Cour, fondée en 2002 pour juger des pires atrocités commises dans le monde.
En mars 2012, la CPI a condamné à 14 ans de prison Thomas Lubanga, ancien chef de M. Ntaganda dans les FPLC.
Le procureur de la Cour a toutefois subi une série de revers ces dernières années, avec l’acquittement de plusieurs suspects. Certains pays d’Afrique reprochent également à la CPI de viser principalement des suspects africains.
BBC