La corruptions, l’injustice, l’exclusion et la division sont l’œuvre d’un État voyou qui ne trouve sont salut que dans la pagaille et le désordre.

L’obsession du Parti-État est telle que tout est permis pour se maintenir au pouvoir.

Qu’on cesse de chanter que la Guinée est une famille car c’est faux (c’est peut-être un marché dans lequel chacun vient chercher sa subsistance). Ce pays ne peut être une famille car le père de la nation a fui ses responsabilités. Il est aveuglé par le pouvoir.

Je compare ce pays à un foyer polygame dont le père ne veut laisser d’héritage à ses enfants mais les divise en faisant croire à chacun que c’est son demi-frère qui veut le priver de son héritage et même que ce dernier serait d’ailleurs un bâtard qui ne mérite pas de part.

La Guinée serait une famille si le fait d’avoir un époux ou une épouse issue d’une ethnie différente; d’avoir des amis et des collaborateurs issus d’autres ethnies était un motif d’unité. Hélas ! Ces brassages ne sont que des atouts inexploités.

La Guinée serait une famille si chaque guinéen était capable de voir son compatriote comme un frère, une sœur, un père, mère…

La Guinée serait une famille si on était capable de juger la personne fautive et non son ethnie car chaque ethnie a de mauvaises graines et de bonnes.

La Guinée aurait été une famille si chaque guinéen était capable de ressentir la douleur de son compatriote, de compatir à sa peine et prendre sa défense au lieu de se cacher derrière son égoïsme (ça ne me regarde pas, ce n’est pas à moi que ça arrive mais à l’autre) et son hypocrisie (feindre de compatir mais en n’ayant pas le courage de demander que l’oppression cesse).

La Guinée serait une famille si on était unis pour l’intérêt du pays et pas celui des hommes politiques qui nous font croire que c’est pour le bien de nos ethnies respectives. Si on était capable de voter #utile, et non #ethnie.

La Guinée serait une famille si les policiers, les gendarmes et les militaires voyaient les manifestants comme des citoyens et non des rebelles venus d’ailleurs.

La Guinée serait une famille si Ratoma n’était le champ de tir priviligié de ces <<farces>>de répression. Même les familles de terroristes sont mieux traités que les habitants de l’axe (Ratoma).
La Guinée serait une famille si Ratoma n’était pas comparable à Gaza.
La Guinée serait une faiblesse s’il y avait une justice impartiale pour tous les guinéens.
La Guinée serait une famille si la bêtise ne commandait pas que pour des fins politiques, on traite une ethnie d’étrangère (alors qu’on s’est presque tous croisés ici).

La Guinée serait une famille si nos leaders religieux et leaders coutumiers étaient capables de parler sans langue de bois aux politiques et surtout aux dirigeants pour leur dire « stop, c’en est assez ».

On serait peut-être une famille, si les forces de l’ordre ne manquait pas de respect au Khaâlif du Fouta (une insulte à l’endroit du Fouta), ou que le Kountigui de la Basse-Côte ne se faisait pas huer pour s’être opposé au 3e mandat.

La Guinée n’est même pas une nation car si on essaie de définir cette notion on finit par s’en rendre compte. Pour Renan : <<la nation est une âme ; un principe spirituel […], c’est l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements; avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent, avoir fait des grandes choses ensemble, vouloir en faire encore… >> (Qu’est-ce qu’une nation, 1882). Voilà selon cet auteur, les conditions essentielles pour être un peuple. Alors sommes-nous un peuple ? Sommes-nous une nation ? Il est évident que non, car nous ne remplissons pas ses conditions. Nous avons cessé de l’être quand nous avons commencé à nous juger et à nous rejeter en fonction de nos ethnies ou de nos intérêts politiques et économiques. Quand nous avons nié qu’on avait un passé commun, un présent à préserver et un avenir à préparer.

Je suis au regret de vous dire que la devise : <<Travail-Justice-Solidarité>> a perdu sa teneur, et je suis convaincu que vous comprenez aussi bien que moi qu’elle a perdu son sens (si elle en avait d’ailleurs) dans ce pays.

Par Mamadou Aliou SOUARÉ