La décision est tombée cette semaine. Les autorités guinéennes ont jugé nécessaire de prohiber toutes importations de marchandises par voie terrestre. Cette mesure intervient dans un contexte d’insécurité dans plusieurs pays de la sous-région. Certains pays frontaliers à la Guinée notamment le Mali, sont de plus en plus pris pour cibles par des djihadistes. Côté guinéen, la sécurité a été renforcée au niveau des frontières. En tout cas, c’est ce qu’a indiqué aujourd’hui Ismaël Dioubaté.

Ce vendredi matin, le ministre guinéen en charge du Budget, a été interrogé à propos de cette nouvelle mesure. Sur Espace FM, Ismaël Dioubaté, a rappelé le contexte dans lequel cette décision a été prise : « On est dans un système d’organisation. C’est-à-dire l’OMD, l’Organisation mondiale des Douanes qui a alerté tous les pays de l’Afrique de l’Ouest. Il y a des djihadistes qui sont au Mali, dans la bande sahélo-sahélienne. Au niveau de l’OMD, l’alerte est au rouge, donc, nous avons pris des mesures conservatoires », dit-il.

Conscient du contexte d’insécurité dans l’espace CEDEAO, le chef de département du Budget indique que les opérateurs économiques pourraient se diriger vers le port pour importer des marchandises et que pour une question de sécurité nationale, il en est point question d’avertir: « L’importation à la voie terrestre est minime par rapport à ce qui vient du port. Quand des djihadistes veulent attaquer, ils n’informent personne, donc, ils ne font pas de communiqué. Donc, quand il y a des questions de sécurité, il y a pas d’alerte. Autant que nous n’avons pas de communiqué par rapport aux menaces djihadistes, autant que nous n’aurons pas de communiquer à passer par rapport à nos mesures conservatoires », précise-t-il.

Pour veiller au strict respect de cette nouvelle mesure, tout un système de sécurité a été mis en par les autorités, rapporte le ministre : « Il y a les brigades mobiles de la douane, de mes services, il y a les forces de défense et de sécurité aussi. Il y a une collaboration franche de notre côte, et les équipes travaillent en synergie. De l’autre côté de la frontière, nous sommes en contact avec les autres, donc, il y a des patrouilles mixtes », affirme Ismaïl Dioubaté.

Déjà, de nombreux observateurs s’interrogent sur la durée de cette interdiction. Le ministre du Budget répond : « Nous travaillons de concert avec nos collègues des autres pays, l’Interpol, tout le monde est en marche. Donc, ça dépend du niveau d’alerte, si ça baisse demain, on va revoir la situation », martèle Dioubaté.

Mohamed Lamine Souaré pour maguineeinfos.com