Ancien sociétaire du Syli national et chef de département des relations extérieures à la Féguifoot, Edgard Barbara Sylla s’est prononcé sur la situation actuelle du football guinéen dans une interview exclusive accordée à notre rédaction. Au cours de cet échange, l’ancien coéquipier d’Aboubacar Titi Camara, a néanmoins nourrit d’espoir des fans, sur les chances que pourrait avoir le football guinéen dans le future.

Maguineeinfos : pour commencer, quelles sont selon vous les causes du retard du football guinéen?

Edgard Babara Sylla: Au niveau de notre équipe nationale, c’est des joueurs qui jouent tous à l’extérieur, dans les clubs de première et de deuxième division. Je ne pense pas qu’il y a le retard à ce niveau. Là où je dirai qu’il y’a le retard c’est la base. Parce que le football c’est comme une maison, la maison commence par le soubassement. Le retard du football guinéen se situe donc à la base. Je crois qu’on doit mettre tous les moyens en place pour développer le football d’abord à la base. C’est là-bas où on doit beaucoup s’impliquer pour consolider cette base. Aujourd’hui quand tu regarde le match du championnat, dès fois tu as mal au cœur, rien ne t’incite à aller voir une rencontre si c’est pas Horoya contre AS Kaloum… le reste ne te dis rien, quand tu vas au stade tu t’ennuies . Tous les talents naissaient à partir de là, aujourd’hui on ne peut citer les noms de cinq joueurs, dire je vais au stade regarder ceux-ci. C’est pour quoi il y a un terme que j’ai toujours aimé dire  » On ne remplace pas une performance, on succède une performance « . Par exemple lorsqu’on prend les joueurs comme Papa Camara, on ne peut le remplacer, on le succède. Les Titi Camara, Pascal Feindouno, Naby Keïta, on peut les succéder mais on ne peut pas les remplacer.

Quels moyens faut-il mettre aujourd’hui en place pour développer le football guinéen ?

Les moyens sont là, il faut trouver juste les bonnes personnes. Le Président Antonio Souaré est un homme généreux, il faut qu’il soit accompagné par de bonnes personnes et de bonnes consciences pour le développement du football guinéen. Mais des personnes juste pour l’accompagner, c’est ce qui est dommage. Il peut y avoir des personnes, même pas forcément celles qui aiment le football. Quand on aime une chose, on se donne corps et âme pour faire avancer cette chose. Je dirais qu’il est seul, peut-être avec les Présidents des clubs, c’est des gens qui se donnent avec leurs petits moyens.

La CHAN 2020 va se jouer au mois d’avril prochain au Cameroun et notre pays est logé dans le groupe D avec la Zambie, la Namibie….. Étant professionnel du football, dites-nous les chances de la Guinée après ce tirage ?

Vous savez, la Guinée a toujours sa chance, mais il ne faut jamais se fier au tirage parce que ces pays sont les pays de l’Est. ils sont difficilement jouables. Quand on prend la Zambie et autres, c’est des équipes très athlétiques donc il faut respecter l’adversaire. On a notre chance d’aller loin, surtout c’est une compétition dont nous sommes habitués maintenant, donc on a l’expérience, on peut gérer les rencontres . Kanfory Lappé Bangoura saura ménager ses joueurs et saura faire une bonne sélection mais tout doit commencer là afin de trouver une équipe idéale pour la compétition.

Vos impressions par rapport à l’intégration des anciens du Syli national dans le staff technique ?

Cette intégration est la bienvenue, parce que le choix de la Fédération et de son Président a toujours été le meilleur choix. Je crois que c’est une bonne chose d’insérer les anciens footballeurs dans le staff. Et à partir de là, leur donner les moyens de travailler . Certains sont là juste pour se servir du football. Un footballeur est un acteur, nos athlètes ce qu’ils mettent dans le football est beaucoup. Tous les joueurs mettent leur vie en danger, une personne qui a déjà donné sa vie sur le terrain, qui donne son âme sur le terrain quand ce dernier est dans l’encadrement, c’est qu’il va mettre l’amour qu’il avait sur le terrain, lui, il est venu par passion.

Qu’en pensez-vous donc des débuts de Didier Six à la tête du Syli national ?

Pour le moment c’est un début satisfaisant, un match nul à l’extérieur et une victoire à domicile. On ne peut pas rêver mieux. On ne partait pas favori contre le Mali à Bamako, si on arrivait à emmener un point de là-bas et aujourd’hui on est à egaliter avec le Mali à la tête de ce groupe. Je crois que le début est bien et c’est une bonne chose.

Est-ce que la Féguifoot accompagne les joueurs guinéens à l’étranger ?

vous savez quand les joueurs jouent à l’étranger, c’est des joueurs qui appartiennent aux clubs. La Féguifoot n’a aucun rôle par rapport à leur intégration dans leurs clubs, la Féguifoot intervient au moment où le joueur est sélectionnable. Et là c’est des périodes dans l’année. En ce qui concerne la gestion, ça dépend des joueurs, ce sont eux qui doivent se gérer à tous les niveaux. Le contrat du club n’a rien à voir avec la sélection. Je vais prendre l’exemple sur François Kamano à Bordeaux, Naby Keïta à Liverpool ou Issiaga Sylla de Toulouse. Leur vie quotidienne relève de leurs clubs. Je prends Kamano, c’est à Bordeaux où il a un contrat homologué par la fédération française de football ou la ligue française de football. Il a un contrat et adhère à ce contrat. Il y a une conduite au niveau de ce club surtout qu’il est intégré et la Féguifoot n’a rien à voir par rapport à ça.

Entretien réalisé par Kaïn Naboun Traoré