Nouvel épisode judiciaire en France dans l’une des affaires impliquant le groupe français Bolloré au Cameroun : 145 villageois de la région de Kribi, dans le sud du pays, ont saisi le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre, il y a quelques mois parce qu’ils s’estiment lésés par les plantations de palmiers à huile de Socapalm. L’enjeu du délibéré, ce vendredi 7 janvier, est de permettre à la justice d’établir la responsabilité de Bolloré sur les activités de cette filiale camerounaise de Socfin, la maison-mère commune.
Démontrer que les plantations camerounaises de Socapalm appartiennent au groupe français Bolloré ou que la relation commerciale est établie, via la maison-mère luxembourgeoise Socfin, c’est l’objectif de l’avocat des 145 villageois camerounais. Maître Feodor Rilov a demandé ces documents au groupe français, en vain. Le juge pourrait aujourd’hui contraindre Bolloré de les fournir.
« Première étape »
« C’est la première étape avant une action en responsabilité civile contre le groupe français », en vertu de la loi française de 2017, explique l’avocat des plaignants. Son but : obtenir de Bolloré des réparations financières pour les riverains des plantations qui disent subir « des préjudices au quotidien », comme la pollution des eaux. Voire même des réparations en nature, comme la restitution des terres où ils avaient leurs champs ou leurs sépultures.
Autre affaire
Cette affaire, lancée à la fin de l’année dernière, est distincte de celle initiée en 2019 par dix ONG françaises, dont Sherpa, qui avaient assigné Bolloré pour n’avoir pas respecté un contrat signé avec les villageois camerounais en 2013. Une affaire qui poursuit parallèlement son cours.
RFI