Cette interrogation est de M. Abdoul Gadiry Diallo, président de l’Organisation Guinéenne de Défense des Droits de l’Homme (OGDH). Au cours d’une conférence tenue hier à Conakry par le collectif de défense de ces droits dont il est membre, cet homme n’a pas manqué de s’interroger sur la crédibilité que le  peuple peut avoir en associant le Secrétaire général à la présidence, chargé  de la lutte contre le banditisme et les crimes organisés à un tel travail, alors qu’il avait déjà été soupçonné d’avoir commis un crime contre l’humanité.  
Un rapport de 36 pages a été publié hier vendredi par un collectif d’ONG de défense des droits humains. Dans ce document, un bilan a été présenté, quant au nombre de personnes tuées lors de ces événements, mais aussi celles blessées et les édifices vandalisés. Partant de cette situation tragique, ces défenseurs n’ont pas manqué de fustiger l’attitude du gouvernement, le fait de confier ces enquêtes sur les violences meurtrières de N’zérékoré, à un cadre présumé commanditaire des massacres du 28 septembre 2009, pendant la transition en Guinée.
« Voici un monsieur qui, dans le dossier du 28 septembre, est inculpé. l’État guinéen n’a pas pris des soins pour le décharger de toutes  responsabilités administratives en attendant qu’il en finisse avec la justice. Dans tous les États Républicains, quand un haut cadre de l’État fait face à la justice, l’État doit faire en sorte que ce dernier soit déchargé de toutes responsabilités administratives. Mais cela n’a pas été fait dans ce cas précis. Et c’est encore ce même monsieur qu’on retrouve dans les enquêtes qui se poursuivent concernant les évènements qui se sont produits à N’zérékore», a déploré  Abdoul Gadiry Diallo de l’OGDH, avant de s’interroger sur l’impartialité et la crédibilité du peuple en confiant un tel travail à un monsieur qui avait déjà été soupçonné d’avoir commis un crime contre l’humanité.
Pour alors mettre les choses au claire et éviter à la Guinée de telles situations, le collectif a exhorté le gouvernement de faire en sorte que toute la  lumière soit faite sur ces événements qui ont coûté la vie à 36 personnes et plusieurs autres blessées et inculpées.
Avant de clore les débats, ces activistes ont également appelé l’Etat à se servir de leur document qui n’est qu’un produit, mais qui peut servir de cadre pour mener ses enquêtes de façon  officielle, afin de pouvoir  situer non seulement les responsabilités, mais de savoir ce qui s’est réellement déroulée du 22 au 24 mars 2020.
Sâa Robert Koundouno pour maguineeinfos.com