Les actionnaires de la Banque africaine de développement ont réélu à l’unanimité Akinwumi Adesina. L’affaire des lanceurs d’alerte interne n’aura donc pas laissée de traces. Adesina rempile donc pour un second mandat de cinq ans. L’Afrique frappée de plein fouet par la crise économique consécutive à la pandémie de Covid-19 a donc choisie de ne pas mettre en péril son principal outil de développement. La BAD a en effet fait du redressement économique la priorité de ces prochaines années.
Etant seul en lice, Akinwumi Adesina pouvait considérer sa réélection comme une formalité, cependant après la tempête provoquée par les accusations de favoritisme et de prévarication, il avait besoin de ressouder les actionnaires derrière lui.
Car bien que disculpé par un comité indépendant, le flamboyant président de la BAD s’était vu critiqué en interne pour sa gestion du personnel. De nombreux cadres ayant quitté la banque. Manifestement les actionnaires ont choisi la confiance. Aucune voix n’a manqué à l’appel, tant chez les 54 actionnaires africains, qu’au sein du groupe de pays et d’institutions partenaires. Unanimité sans faille. Et pour Adesina, triomphe total.
Il capitalise un bilan plus qu’honorable, Adesina a réussi la plus grande augmentation de capital de l’institution, 115 milliards de dollars. Il a aussi réagi avec vigueur à la pandémie de Covid-19, débloquant dix milliards de dollars et menant une gestion de crise applaudie par ses partenaires.
Pour les actionnaires de la BAD, on ne change pas de capitaine en pleine tempête. Car le banquier aux célèbres nœuds papillon a prévenu mercredi dans son discours inaugural que l’avenir s’annonçait sombre. L’Afrique a perdu dix ans de gains économique à cause de la pandémie. Et pour Adesina, seule une BAD forte et stable permettra le rebond. Conditions qui dépendent désormais de lui seul, pour les cinq ans à venir.
RFI