On ne peut éternellement justifier son échec par l’existence d’une opposition. Surtout lorsque cette dernière ne demande que l’application des lois de la République ainsi que le respect des règles et principes de la démocratie et de l’Etat de droit.

Le 18 octobre dernier, les guinéens, dans leur écrasante majorité, ont dit oui à l’alternance démocratique et non à la dictature. A travers un vote sanction, ils ont clairement exprimé leur ras-le-bol face à 10 ans de gouvernance caractérisée par le mensonge, la précarité, la gabegie, les fausses promesses et l’amateurisme du pouvoir.

L’interview que Alpha Conde a accordée à Jeune Afrique sonne comme un terrible aveu d’échec. Sans le vouloir, il a fait le bilan de sa gouvernance. La situation désastreuse des secteurs de l’éducation, de la santé et des infrastructures routières illustrent parfaitement l’échec de cette gouvernance.

Ajouter à cela, la corruption, le détournement des deniers publics, l’injustice, la division ethnique, la cherté de la vie, l’insécurité et le faible pouvoir d’achat des guinéens dont la majorité vit dans un état de dénuement total malgré les richesses dont dispose le pays.

Les détenus politiques auxquels vous faites allusion ne sont en rien responsables des violences et de la crise que traverse actuellement le pays. Vous demeurez le seul coupable. Car, depuis 2010, votre gouvernance n’a fait qu’attiser la haine et le mépris sur fond de confiscation du pouvoir et des libertés individuelles et collectives, tout en garantissant l’impunité aux auteurs et commanditaires des crimes et exactions.

Les sieurs Chérif Bah, Cellou Baldé, Ousmane Gaoual Diallo, Étienne Soropogui, Abdoulaye Bah, Foniké Menguè, Souleymane Condé et tous les autres détenus politiques sont des hommes de conviction. Ils ont décidé, en toute liberté, de se battre par tous les moyens légaux pour l’enracinement de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits humains dans notre chère Guinée.

En déclarant ouvertement: « je ne laisserai pas le pays dans les mains des bandits » ou « je me suis présenté pour empêcher leur retour aux affaires », vous démontrez à la face du monde que vous n’avez jamais été un démocrate. Et que les 40 années de lutte que vous revendiquez à cor et à cri n’ont été que supercherie et imposture.

Par Souleymane Konaté, Coordinateur adjoint de la cellule de communication de l’UFDG.