Conakry- Les démembrements de la commission électorale nationale indépendante et l’état des routes en passant par la question du 3ème mandat ont été les points abordés lors de l’Assemblée générale de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) ce samedi, 24 août 2019 à son siège. Des points dans lesquels le président de cette formation politique s’est réjoui du déroulé des démembrements et a fustigé la mauvaise gouvernance de son rival de Sékhoutoureyah dont sont victimes les guinéens en général.
Pour le chef de file de l’opposition et Président de l’UFDG Cellou Dalein Diallo, actuellement, ils sont dans un processus de démembrements de la CENI dans les sous-préfectures, les communes urbaines, les préfectures ainsi que les communes de Conakry. Une solution qu’il a jugé reluisante vis-à-vis de la loi en vigueur.
« Je peux vous dire que la loi a été appliquée et les concertations sont en cours pour applanir les divergences. Et croyez-moi à cet égard l’UFDG fait beaucoup pour éviter les petites divisions qui peuvent gêner l’unité et la force de l’opposition et même d’ordre le FNDC. La loi a été claire, elle a indiqué que chaque parti aura un nombre de représentants proportionnels au suffrage qu’il a obtenu dans les différentes localités à l’occasion des dernières élections nationales (Présidentielle, législative et locale). L’opposition s’est retrouvée et a trouvé un concensus pour adopter une stratégie de travail via une commission de 19 personnes qui va travailler de la manière la plus rigoureuse et a donné des résultats même si certains n’étaient pas satisfait de ces résultats », a-t-il rassuré devant ses militants et responsables du parti.
Il a par ailleurs rappelé à tous ses militants, cadres du parti et l’ensemble du peuple de Guinée à la mobilisation efficace pour barrer la route au Président en exercice de s’octroyer un troisième mandat ou encore une présidence à vie. Selon lui, seule la mobilisation est l’alternative adéquate face à cette intention qui ne fait que perdurer dans la Cité.
« Alpha ne va pas reculer dans sa velléité de s’octroyer une présidence à vie. Seule la mobilisation populaire peut l’arrêter. À cet égard, je vous invite encore une fois à rester mobiliser et déterminer avec un esprit de sacrifice parce qu’il s’agit de lutter contre l’assassinat programmé de notre jeune démocratie et l’UFDG doit à cet égard être devant. Il faut que nous soyons mobilisés contre la présidence à vie que M. Alpha Condé veut s’octroyer et ça revient que le seul recours efficace que nous avons, c’est la mobilisation et la rue. Et la rue est autorisée par notre constitution lorsque nous ne sommes pas satisfaits, nous avons le droit au regard de cette loi fondamentale de nous mobiliser et prendre la rue. C’est un droit absolu et consacré. C’est lui (Alpha Condé) le problème, le processus électoral est bon. Les lois de notre pays sont bonnes », a précisé ce premier responsable de l’UFDG.
Touchant le contenu de la constitution guinéenne dit-il, elle est la même valeur que les autres constitutions des pays frères. Mais comme celle de la Guinée verrou automatiquement la limitation des mandats, le président veut passer par tous les moyens pour une présidence à vie en la modifiant. Et il a profité pour fustiger la mauvaise gestion de la chose publique qui, selon certains ministres de la République seule cette constitution actuelle constitue ce frein ou handicap.
« Notre constitution n’a rien à envier aux constitutions des autres pays. La seule chose qui ne convient pas aujourd’hui c’est qu’elle a verrouillé la limitation des mandats. Aujourd’hui, les ministres, les gens de la mouvance sont en train de dire non cette constitution ne permet pas l’expression des libertés, des droits, de développement et on a même tendance à dire que même Ebola c’est cette constitution qui est à la base simplement parce qu’elle ne protège pas Alpha Condé à se présenter pour un 3ème mandat. Si on a pas mis la haute cour de justice, c’est parce qu’il y a cette constitution, si on a pas respecté les accords politiques c’est parce qu’il y a cette constitution, si Ebola est venue, si les routes sont dégradées, si les ordures inondent les rues c’est parce que nous avons une constitution imparfaite, donc il faut la modifier. Vous n’êtes pas naïfs, moi non plus, personne n’est naïve », a ridiculisé Cellou Dalein Diallo.
Il est à préciser que cette deuxième formation politique du pays que dirige Elhadj Mamadou Cellou Dalein Diallo depuis le 15 novembre 2007, a perdu leur secrétaire permanent du parti en la personne de Baba Camara le lundi, 19 août dernier. Un décès qu’ils qualifient de perte énorme pour leur parti.
Mamadou Adama Barry pour maguineeinfos.com