Sans doute, l’une des informations la plus difficile à digérer, est d’apprendre que son enfant a perdu la vie dans les conditions cauchemardesques. C’est exactement la même situation qu’a connue Alseny Cissé, père adoptif de Amara Youla. Cet enfant a été retrouvé sans vie il y’a plus de deux mois, dans la préfecture de Boffa. Langue arrachée, partie génitale extraite, crane défiguré ou encore des membres supérieurs coupés, c’est l’image que dégageait l’enfant à première vue. Son père a raconté ce matin chez nos confrères d’Espace FM, les conditions dans lesquelles il a rendu l’âme.

Amara Youla dormait lorsqu’il a été réveillé par l’une de ses connaissances en vue d’effectuer un trajet dans une pirogue. L’enfant ne reverra plus les siens : « C’est Kawas qui était venu réveiller mon enfant pour qu’il l’accompagne il y’ de cela deux moi et quinze jours. Ils sont allés louer une pirogue à un million deux cent mille. Ils l’ont prise des mains de Toumi. Ils sont allés tout simplement pour assassiner mon enfant. Ils étaient au nombre de quatre plus mon enfant. Ils ont coupé sa partie génitale, ils ont déchiré une partie de sa tête, coupé sa langue et son bras », raconte-t-il.

Poursuivant, Alseny Cissé indique que cette opération a eu lieu au milieu du matin « Ils l’on assassiné un dimanche à 3h du matin. Jusqu’au mardi, ils n’ont informé aucune autorité. Après, ils ont donné cent mille francs guinéens à l’ami du défunt pour qu’il vienne m’informer de la mort de mon enfant, à Koubia là où je me trouvais. L’enfant s’est dirigé vers le vice-maire pour lui faire part de la nouvelle. Ce dernier m’a dit au téléphone de le rejoindre urgemment », rapporte Cissé.

C’est le début d’une investigation déclenchée par le père de la victime. Alseny Cissé va soumettre l’envoyé spécial des bourreaux de son enfant, à des interrogations : « Quand je suis venu précipitamment, le vice-maire et moi avons demandé à l’enfant de nous donner des explications. Il nous a dit que c’est la pirogue qui a chaviré suite à un vent violent et que mon enfant est mort par noyade. Je me suis abstenu d’informer notre famille », dit-il.

Alseny Cissé, l’ami de son enfant et le vice-maire, ont rallié Boffa pour avoir beaucoup plus d’informations sur les circonstances de la mort de son fils : « Nous sommes aller rencontrer le vice-maire de Boffa, qui a aussitôt appelé le chef de port dans lequel la pirogue a chaviré. Le chef de port a dit au vice-maire qu’il n’était pas informé d’un quelqu’un chavirement à Boffa », fait-il savoir.

Par ailleurs, il indique avoir mis aux arrêts les présumés assassins de son enfant. Par contre, ces derniers auraient donné une autre version des faits : « Les quatre personnes affirment que l’enfant s’est noyé suite à une patrouille. Je me suis posé la question de savoir comment se fait-il que mon enfant peut sauter d’une pirogue déjà accostée et se noyer. De question en question, l’enfant qu’ils avaient envoyé pour m’informer, a déclaré que c’est Kawas qui lui a appris à dire l’information qu’il nous avait passée », martèle-t-il.

Pour l’heure, Alseny Cissé craint de voir les présumés assassins de son enfant remis en liberté. Il réclame justice dans cette affaire.

Mohamed Lamine Souaré pour maguineeinfos.com